Festival Acte — 1990 / 1991 — Exposition, lectures publiques, concerts, projections



Le festival « Acte », qui s'est déroulé en deux sessions de un mois chacune entre 1990 et 1991, fut organisé par un groupe de copains pour la plupart artistes (Nicolas Chirokoff, Patrice Dumas, Franck Eraserhead Laurent, L.L. de Mars, J.F. Savang, Thierry Linke Seguin) désireux de faire cohabiter dans le même cadre des travaux de la plus jeune création contemporaine (et très notamment, évidemment, la leur et celle de leurs proches) et des aînés dont elle se réclamait le plus immédiatement, avec lesquels, pour une bonne partie d'entre eux, des relations étaient déjà nouées.

La première session était très nettement habitée par une vision européenne de la création (le mantra 1992 habitait déjà très fort toutes sortes d'imaginaires, aussi aberrant que cela puisse paraître aujourd'hui), même si en vérité aucun d'entre nous n'avait la moindre idée de ce que ça pouvait bien représenter comme réalité créatrice ou culturelle.
Quelques milliers de kilomètres en voiture parvinrent bien plus vite à bout d'une bonne partie de notre budget qu'à éclaircir ce point pourtant déterminant de la décision de monter un festival.

Impossible aujourd'hui de remettre la main sur ce premier programme, mais il ne fait aucun doute dans notre souvenir que le résultat était aussi bordélique que joyeux et que la programmation, l'organisation, le montage, pour incohérents qu'ils fussent, présentèrent au public un bien joli travail d'exposition.

Bénéficier en plein centre de la ville de Rennes d'un lieu d'exposition de 600 m² (qu'il nous avait fallu créer de fond en comble dans un débarras crasseux de supermarché) donnait une furieuse envie de les occuper à plein temps. Ce que nous fîmes. Avant de nous faire éjecter assez mal proprement pour céder la place au pompiérisme congénital qui a toujours fait le luxe et la réputation de cette ville repoussante.
Entre-temps, de nombreuses lectures publiques d'auteurs du XXe siècle permirent aux visiteurs de découvrir le cadre intellectuel et poétique dans lequel pouvait s'ancrer de telles conceptions de l'art. Cette cacophonie artistique et théorique donnait un aperçu assez juste de celle qui animait notre propre collectif.

Les séries de photographies qui suivent sont assez dégueulasses, il manque plein de travaux, mais c'est tout ce qu'il reste comme archives entre nos mains (si un visiteur a pris quelques autres photos, nous lui serions très reconnaissants de nous les faire parvenir). C'est flou, on n'y lit pas grand-chose, il manque une partie des auteurs et la quasi totalité des titres, mais ça donne un aperçu de l'idée que nous pouvions nous faire, à 20 ans, d'un festival d'art contemporain en 1990.

 

Campagne de la deuxième session

 

 

SESSION I
Visite guidée de la session 1 (par L.L. de Mars)

 

Oeuvre collective des fondateurs du festival (les travaux, en volumes, sont à l'intérieur des tiroirs)

 

Damien Viel (titre : ?) - membranes en résine moulée, coques (moules) en acier

 

Eraserhead & L.L. de Mars, poste acousmatique permanent (couplages Amiga 1000 et 500 et Korg M1, Yamaha DX7)

 

Eraserhead & L.L. de Mars, poste acousmatique permanent (couplages Amiga 1000 et 500 et Korg M1, Yamaha DX7)

 

Axel Toorop - matériaux de chantier volés
simili hollandais bouchant un petit trou d'Européanité défaillante, par L. L. de mars (l'essence finissant par manquer, il nous avait fallu occuper une partie de l'exposition avec des artistes internationaux complètement rennais).