Périscopage - Bazooka - Le Dernier Cri
entretien Loulou Picasso / L.L. de Mars
Exposition Bazooka aux Jardins du Thabor, Rennes

L.L. de Mars :  Continue sur ça... ce que tu as évoqué tout-à l’heure : tu disais que tu avais envie de faire graphiquement ce que... ce que musicalement faisait

Loulou Picasso :  Autrement y’a aussi, enfin ça c’est un côté de l’approche, oui, enfin un moment où on est vraiment punks aussi, c’est que quand on est aux Beaux-arts à ce moment-là, on se pose pas, on se pose aucune question sur la justesse, enfin, sur notre boulot ; c’est-à dire que dès la première année on a adopté des mots d’ordre, qui sont vraiment des mots d’ordre de production... où il faut vraiment que l’on... oui, que l’on fasse des pages, que l’on inonde le truc. Notre volonté au départ, c’était vraiment de créer un journal, nous, perso, et comme ce n’était pas possible, techniquement et financièrement... on s’était dit qu’on allait créer un journal en parasitant les autres. C’est-à dire, à annexer, à annexer des cahiers de seize pages dans Métal Hurlant, annexer des pages entières dans Libération etc. etc. Enfin, faire vraiment comme ça, de la place, et avoir une approche qui était tout-à fait... qui était purement sensible... Je sais pas comment te dire; on travaillait vraiment à la.. à la réaction épidermique. Par rapport au monde; et on était comme ça dans une période de basculement un peu bizarre ; moi j’ai jamais été vraiment militant gauchiste etc... On était quand même vraiment très très intéressés par ça : par le situationnisme etc. etc., mais sauf qu’on avait pas le... on était un peu trop jeunes. On avait pas eu le parcours, on avait pas eu ce, ce... on était pas rentrés à la Ligue Communiste... On avait pas vraiment le langage etc... Mais on faisait quand même des efforts tu vois, pour lire etc.