Loulou Picasso :  Ben on avait pas eu une grosse production, hein. Les premiers journaux Bazooka, c’étaient pas des journaux tirés à... Enfin : imprimés nous-mêmes, tirés etc. Enfin, si ; ils savaient un peu... non mais, mais July était quand même un mec assez fin, en même temps ; y’avait une partie du comité de rédaction qui se rendait bien compte aussi qu’il y avait quelque chose qui changeait, tu vois? On aurait pas... Si tout le monde nous avait pris pour des rigolos, ou juste des emmerdeurs, on serait pas restés quinze jours... On est quand même restés un an... Six mois au

L.L. de Mars :  Un an à Libé!

Loulou Picasso :  Six mois au quotidien, et six mois sur le Regard Moderne¹, oui. Et en plus avec cet acharnement là, c’est-à dire qu’on avait négocié avec eux un salaire pour l’ensemble du groupe, donc évidemment c’était une somme tout-à fait minimum, et on venaient tous les jours à six heures jusqu’à minuit...

L.L. de Mars :  Six mois de quotidien?

Loulou Picasso :  Voilà, six mois de quotidien... Ça fait presque un an et demi tu sais, maintenant, le Regard Moderne... à fond pareil... Mais c’est comme une pratique de dessin, enfin c’est une pratique artistique tu sais qui...

L.L. de Mars :  Juste pour l’anecdote : ça s’est achevé comment, l’aventure avec Libé?

Loulou Picasso :  Ça s’est achevé par lassitude... De notre part, sur le Regard Moderne, qui était un truc un peu... un peu lourd à tenir et puis avec des contraintes de temps et de... d’édition qui ne fonctionnaient pas. Le... enfin, y’a... comment dire? : y’a le truc officiel. Le journal était livré à 12000 exemplaires, on en vendait 8000. Donc, on arrivait au sixième numéro, et on arrivait pas à faire les 12000, donc... C’était pas raisonnable de la part de Libé de faire un mensuel, tu vois, qui...

L.L. de Mars :  C’était un cahier qui était

Loulou Picasso :  Non non, c’était un mensuel qui était vendu à part en kiosque...