Périscopage - Bazooka - Le Dernier Cri | ||
entretien Loulou Picasso / L.L. de Mars | ||
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L.L. de Mars : Un peu mon nveu. Bon, je pense à ça: on arrive en gros, à ce moment-là, c’est la période de l’art conceptuel, la première vague, rien à voir avec ce qu’on appelle aujourd’hui art conceptuel - je sais pas si tu t’en souviens, à l’époque c’étaient des gens vraiment assez intéressants, des gens comme Sol Lewitt, On Kawara, Kosuth, des gens vraiment plutôt brillants - mais c’était peut-être aussi la fin d’un art autotélique, exclusivement soucieux de se définir lui-même, de se désigner pour lieu, et je pense qu’il y a une chose qui est marquante dans Bazooka, c’est que c’est l’histoire de l’art elle-même, son importance, qui est largement moquée, ne serait-ce qu’au niveau de vos deux pseudonymes... On parlait de signes, hein, s’il y a bien quelque chose qui est un signe flottant sur l’histoire de l’art, c’est le nom de Picasso... La façon dont il y a des parodies évidentes dans... Au moins chez Kiki Picasso j’ai vu des parodies très claires et scandaleusement jeanfoutistes de la peinture cubiste... toutes ces choses-là, muséales, la vieille histoire, étaient en train de s’exténuer dans l’art conceptuel qui n’était peut-être... enfin, qui aussi n’était plus capable de parler que de lui-même... Qui déplaçait juste la critique dans le musée... Assez finement mais... Bon, aussi, dans... dans la façon dont vous usiez continuellement du mot «moderne». Vous renvoyiez à une idée de la modernité... assez étrange... Loulou Picasso : Non, c’est pas trop étrange, c’est un peu le regard que tu peux avoir en 75, 80, c’est-à dire que le mot était devenu super ringard. Mais en même temps indépassable. L.L. de Mars : Oui, c’est celui de l’électro-ménager...
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