L.L. de Mars :  Moui. Bon. Parle-moi un peu de la Dictature graphique : le terme, son éclosion, et ce qu’il recouvrait vraiment comme réalité pour vous. Le terme de Dictature graphique... C’est toi ou Kiki, ce terme?

Loulou Picasso :  Bof... Mettons... Dictature c’est lui, et Résistance c’est moi... (long silence) Ça revient un peu tu sais... enfin, à l’idée que je ... comment te dire?.. D’abord, bon : il y a une volonté vraiment d’utiliser des mots forts, c’est un peu comme tous les trucs... tous les trucs punks...

L.L. de Mars :  Vous croyiez quand même dans les vertus du slogan, alors? Un petit peu au moins...

Loulou Picasso :  On... bon, enfin... moui, ça a... ça a quand même une certaine efficacité... Non, c’est... ... Le terme de dictature a été pris à une période où on était vraiment vraiment attaqués à Libération. Où il fallait vraiment qu’on se blinde un peu. C’est vrai qu’on était, enfin, que trois face à une vingtaine de mecs au comité de rédaction qui nous... qui étaient quand même assez remontés contre nous... Je sais pas ce que je pourrais t’en dire de plus. Je crois qu’on va retomber dans ce que je te disais tout-à l’heure sur les signes nazis... Ça avait pas de... Dictature, disons que oui, ça avait tout-à fait un côté de provocation, bon. Résistance c’était une autre idée. Résistance c’était... c’était cette idée là tu vois de, d’épanouissement, de liberté; ça nous demandait quand même un certain engagement, un certain... oui un certain combat. C’était la conscience quand même comme ça qu’il fallait, oui, qu’il fallait se battre... J’ai pas l’impression de répondre très bien à ta question.

L.L. de Mars :  Bah, c’était une question d’ordre plutôt historique, donc... Voilà... Comment ça apparait, tel terme, telle expression... Qu’est-ce qu’il recouvre comme réalité... apparemment, c’est un signe. Parmi l’ensemble des signes. Bon... C’est tout...