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| | Michel-Edouard Leclerc répond aux questions de Pétillon, auteur de BD. | | | Comment est née votre passion pour la BD ? | |
C'est
lors de mes vacances d'été, sous cette jolie bruine bretonne, que j'ai
rejoint la grande confrérie des passionnés de la bulle et du
phylactère. J'avoue : je n'ai aucune mémoire des heures passées sur les
bancs de l'école. Mais j'ai stocké pour mes futures périodes d'inaction
et de cafard tous ces moments extraordinaires partagés avec Blek le
Roc, Mandrake, Akim, Zembla ou Jungle Jim. En pension, chez les Bons
Pères, j'ai passé des nuits entières à griller des Varta (les piles)
sous les draps. Tandis que dans le poste à galène, Michel Lancelot et
Patrice Blanc-Franquart mêlaient les voix de Mann Fredmann à celle de
Lanza del Vasto, je lisais en images les vies édifiantes de Don Bosco,
de Saint-Dominique Savio, du Curé d'Ars. J'étais le Prince Erik dessiné
par Joubert, ou encore à la recherche du "Manitoba" perdu dans les
glaces du Pôle Nord.
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| La BD, vous trouvez cela sérieux à votre âge ? | |
J'ai
lu les philosophes, les classiques, les libéraux et les libertins. J'ai
fait mes Humanités, suivi un cursus d'études supérieures, assumé des
responsabilités, et même causé dans le poste. Rien donc d'immature dans
ce type d'éducation, mais là encore, tout simplement, une petite case
de rêve supplémentaire, un surcroît d'instruction (mais oui !),
d'enthousiasme et de motivation. J'ai préféré parcourir le monde avec
Marc Franval, Tintin, Marc Dacier et Corto Maltese plutôt qu'avec mon
prof de géographie. | Votre père, un autre passionné de bande dessinée ? | |
Dans
la bibliothèque familiale, riche de centaines de volumes (eh ! Les
épiciers aussi peuvent avoir de la culture !), les Pieds Nickelés et
Bécassine avaient leur place. Tout comme l'édition complète de
l'Assiette au beurre, et bien sûr les fabuleuses gravures de
l'Illustration Française. Mais c'est pendant les vavances, à Brignogan,
à l'Aber-Wrach ou à Concarneau que l'affaire prenait toute sa
dimension. Il fallait tenir deux mois, entre coups de soleil et coups
de froid. Deux mois dont un bon quart (une moitié ?) passionnément
enfoui dans les pages de Tintin, de Record, de Coeurs Vaillants, et
tous ces pockets alors vendus en kiosque. Même la lecture du très
sérieux Ouest France apportait son lot de strips : Popeye, Bibi
Fricotin et Lariflette. C'était vraiment le pied. Il fallait tout lire,
tout dévorer, tout garder. | La dernière BD que vous avez lue ? | |
Le dernier tome du "Scorpion" de Marini. Je vous le recommande.EXTRAITS CHOISIS | | | 14/12/2004 - La BD Extrait de Du bruit dans le Landerneau - Ed. Albin Michel - 2004
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La bande dessinée est le parent pauvre de la critique littéraire.
Pourtant, derrière chaque album, derrière l'illustration d'un roman, il
y a un homme, une femme dont l'oeuvre enrichit notre imaginaire. »
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| J'ai eu envie de partager ma passion pour la BD. Poussé à l'action par Jodorowsky, j'ai écrit un livre sur le 9ème Art. Cet ouvrage d'entretiens se propose de partager le plaisir de la découverte de l'univers de la bande dessinée...
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