Je retiens surtout de ce détour emmerdant par le Petit Larousse cette phrasette: «C'est la principale ville du Pays basque», et là, nous avons un petit début d'éclaircissement: il me semble que si un bastion autonomiste voulait faire éclater au grand jour sa légitimité à exister en tant qu'entité territoriale et à dialoguer à égalité avec les autres, l'implantation d'un musée d'envergure internationale me parait être un moyen assez convaincant de faire savoir qu'on n'est pas le trou du cul du monde.
Autant vous dire que pour cette gratification-là, des arrangements et des grâces de toutes sortes peuvent accompagner un tel projet pour en faciliter l'aboutissement, et que les conditions immobilières exigées par Thomas Krens et la fondation Puppenheim, quelle qu'elles fussent, n'ont pas du rencontrer trop de résistance de la part des autorités Billybaouines ni de la diputación foral de Biscaye; quitte à ne faire du musée Puppenheim de Billybao qu'une enclave Américaine* infiniment plus prestigieuse qu'une vulgaire ambassade. Encouragés par les autochtones eux-mêmes à se faire lécher la bite en conquérants, tous les moyens disponibles ont été mis en place par nos hardis et bienvenus missionnaires pour convaincre de la sapience américaine en matière d'organisation tous les pékins qui viendront y gratter un peu d'art au coin des vacances et de la mer.
« Le projet de Franck O. Gehry, architecte californien, est retenu après un concours rapide (trois semaines) et limité à trois candidats, choisis par la Fondation Puppenheim.»
Hm. On va quand même pas confier la construction d'un sanctuaire américain à des barbares, hm?