hé bien, tout ce que je voulais rajouter à ça à ce moment-là était au fond assez simple : il n'avait pas été difficile ni bien coûteux pour ces anciens contestataires de 68 (je ne parle évidemment que de ceux dont le mépris des projets de 68 est désormais le laisser-passer auprès de la collégiale dominante) de se ranger si rapidement et sans heurt aux côtés de la domination, car ces voix-là étaient effectivement nées de la domination. Je ne parle même pas de politique, de diplomatie sournoise, de calcul, mais simplement de biographie; des enfants de plats bourgeois un instant tirés par les hormones hors du salon de papa-maman, le moment d'une poussée de rebellion aussi sincère (qui ne l'est pas à 20 ans?) que fugace, et seulement assagis par le temps qui passe au-dessus d'une rebellion pubertaire et suralimentée.

Ce retour au bercail devait être suivi d’un immense vent de réforme qui allait assez rapidement reconduire les enfants de pauvres au vrai sens des réalités : grâce à un patient travail de remise à leur place du disetteux et du savoir lui-même - méprisé sans relâche depuis la fin des années 70 et ridiculisé efficacement grâce à la mise en place d’épouvantails à savoir* qui vous dégoûteraient à jamais d'ouvrir un bouquin de crainte de leur ressembler - les enfants de pauvres savent désormais que la seule porte de sortie de leur condition est un ticket de loto ou un pantalon rose magique qui rend star de la télé quand on le porte. Grossièrement, un aller-retour Saumur-Foire du Trône.

Le rapport avec nous?

* Trop de concurrents, pas assez de temps ni place pour vous faire une liste.

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exposition blanquet à Rennes - Périscopages 2005