Malheureusement l'épaisse hébétude
institutionnelle finit toujours par l'emporter, quels que soient
les efforts et la bonne volonté qu'on mette à la réduire
; le principal pouvoir de l'institution reposant sur l'informulation
de ses règles*, personne n'a les moyens de reformuler ce
qui ne l'a jamais été... Combien de temps Nathalie
Le Goff résistera-t-elle à toute cette merde avant
de se plier à la terrible éternité insitutionnelle?
Sous quelle forme s'opèrera la pliure? Obéissance,
abandon, fuite? J'espère qu'elle ne perdra pas dans l'aventure
sa curiosité pour les oeuvres d'art et que les artistes les
plus serviles qu'elle ne manquera pas de rencontrer ne l'en dégoûteront
pas à jamais.
Pour ma part je souhaite avoir été a peu près
juste, autant dans mes relations avec elle que dans l'écriture
de ces curieux poèmes ou dans la lecture que j'en ai fait
ce jour-là. Je soumets trois de ces textes à votre
circonspection ici, en vous encourageant à les lire à
haute voix, le plus doucement et avec le moins d'effet possible,
parce qu'ils sont écrit pour ça:
quatre morts (II), L'arbre
(IV) et Les anges
(X).
*Vous trouverez toujours un petit arriviste ou un limaçon superstitieux
pour vous rappeler qu'on ne change pas les règles, même
s'il est bien incapable de vous dire où elles sont inscrites
et qui les édicte... S'il est particulièrement
intéressé par le velours moelleux du fauteuil institutionnel,
il prendra l'air finaud de celui qui en sait long sur la question,
et obéira d'autant plus aveuglément qu'il inventera
lui-même le devoir à accomplir. |