L'art chemin faisant - 29 juin 2003 - Pont-Scorff

Malheureusement l'épaisse hébétude institutionnelle finit toujours par l'emporter, quels que soient les efforts et la bonne volonté qu'on mette à la réduire ; le principal pouvoir de l'institution reposant sur l'informulation de ses règles*, personne n'a les moyens de reformuler ce qui ne l'a jamais été... Combien de temps Nathalie Le Goff résistera-t-elle à toute cette merde avant de se plier à la terrible éternité insitutionnelle? Sous quelle forme s'opèrera la pliure? Obéissance, abandon, fuite? J'espère qu'elle ne perdra pas dans l'aventure sa curiosité pour les oeuvres d'art et que les artistes les plus serviles qu'elle ne manquera pas de rencontrer ne l'en dégoûteront pas à jamais.

Pour ma part je souhaite avoir été a peu près juste, autant dans mes relations avec elle que dans l'écriture de ces curieux poèmes ou dans la lecture que j'en ai fait ce jour-là. Je soumets trois de ces textes à votre circonspection ici, en vous encourageant à les lire à haute voix, le plus doucement et avec le moins d'effet possible, parce qu'ils sont écrit pour ça: quatre morts (II), L'arbre (IV) et Les anges (X).


*Vous trouverez toujours un petit arriviste ou un limaçon superstitieux pour vous rappeler qu'on ne change pas les règles, même s'il est bien incapable de vous dire où elles sont inscrites et qui les édicte...  S'il est particulièrement intéressé par le velours moelleux du fauteuil institutionnel, il  prendra l'air finaud de celui qui en sait long sur la question, et obéira d'autant plus aveuglément qu'il inventera lui-même le devoir à accomplir.