De ce point de vue, Rodrigo Garcia vaut
mieux que les objets qu'il se donne : marchandisation des êtres
et de leurs rapports, brutalité et asservissement à ses
règles et sa Weltangschauung des pays pauvres et maintenus dans
la pauvreté par le complexe américano-européen, stupidité
— établie en cécité sur les moyens qui nous
les procurent — du confort et de la tranquillité d'esprit
associés au modèle européen etc. Ce ne sont pas a
priori des objets pour l'art dont on connait depuis trop longtemps son
inaptitude à rendre meilleurs ceux qui ne sont pas, déjà,
dans ce domaine, prêts à écouter. Si l'on peut effectivement
devenir meilleur grâce aux oeuvres d'art, c'est toujours dans le
travail de questionnement et d'advention auquel nous pousse leur ambiguité;
la clarté des objectifs politiques est nécessaire pour l'historien
ou l'analyste, elle peut rapidement devenir niaise et démonstrative
dans le domaine de l'art, avec le risque terrifiant de tout aplanir dans
le registre de l'émotif. |