A contrario, la scène ci-dessus
fut celle qui me fit le plus royalement chier ; poussé dans les
contradictions de la représentation, l'actrice évoque
toutes les métaphores de la goinfrerie occidentale — supposée
intolérable, donc — , tout en se livrant, dans les faits,
à un acte d'auto-érotisme culinaire indéniable.
Tout ceci ne ferait que mettre en lumière les paradoxes sur lesquels,
souvent, se fonde une oeuvre de dénonciation qui pousse régulièrement
un artiste à faire ce qui le dégoûte (à ce
détail prêt que cette scène est clairement un acte
de jouissance de l'actrice elle-même), s'il n'y avait la scansion
simultanée d'une litanie pontifiante (sur le motif de «ayez
pitié») dans le micro ; je suppose que Garcia, se rendant
compte de ce travers du texte, a cru sabrer son côté sentencieux
en y égrenant des tirades moins graves, voire grotesques, alternant
ainsi les «Ciment, aie pitié du maçon» avec
les «grosses bites, ayez pitié des culs». Mais comment
être dupe, une fois encore, et ne pas se dire qu'au lieu de résoudre
les problèmes rencontrés, Garcia se satisfait trop souvent
d'avoir su les voir et de le signaler?
|