Rodrigo garcia au TNB — Jardineria Humana — Rennes, janvier 2003
Rodrigo Garcia au TNB par L.L. de Mars Rodrigo Garcia au TNB par L.L. de Mars
Rodrigo Garcia au TNB par L.L. de Mars

A contrario, la scène ci-dessus fut celle qui me fit le plus royalement chier ; poussé dans les contradictions de la représentation, l'actrice évoque toutes les métaphores de la goinfrerie occidentale — supposée intolérable, donc — , tout en se livrant, dans les faits, à un acte d'auto-érotisme culinaire indéniable. Tout ceci ne ferait que mettre en lumière les paradoxes sur lesquels, souvent, se fonde une oeuvre de dénonciation qui pousse régulièrement un artiste à faire ce qui le dégoûte (à ce détail prêt que cette scène est clairement un acte de jouissance de l'actrice elle-même), s'il n'y avait la scansion simultanée d'une litanie pontifiante (sur le motif de «ayez pitié») dans le micro ; je suppose que Garcia, se rendant compte de ce travers du texte, a cru sabrer son côté sentencieux en y égrenant des tirades moins graves, voire grotesques, alternant ainsi les «Ciment, aie pitié du maçon» avec les «grosses bites, ayez pitié des culs». Mais comment être dupe, une fois encore, et ne pas se dire qu'au lieu de résoudre les problèmes rencontrés, Garcia se satisfait trop souvent d'avoir su les voir et de le signaler?