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« Une exposition commune est généralement
le lieu d'une rencontre; le sens s'y developperait sous la forme
d'une jonction, d'un noeud. Ici, la rencontre a eu lieu depuis
si longtemps que l'exposition commune envisagée est plutôt
une figure de l'accompagnement, dont la représentation
la plus évidente serait sans doute deux lignes parallèles...
Ce serait le cas s'il ne s'agissait pas de deux vie humaines
associées par une profonde amitié, avec ce curieux
mouvement entre la porosité et la distance aménagée
pour préserver son intégrité qui caractérise
les rapports amicaux... La nature de cette pudique obscénité
amicale trouve un écho étrange dans les oeuvres
quand l'amitié se tisse entre deux artistes. Ceci, cette
manifestation-là de l'amitié, n'appartient pas
au discours ; ce qui permet de la saisir est tout entier piégé
dans le silence des oeuvres et seule leur confrontation permet,
peut-être, de voir se dessiner lentement les mouvements
d'introjection, de contamination ou de rejet, de cloisonnement,
qui se jouent dans les oeuvres de deux amis. Car une amitié
ne se fonde sur aucun axiome, aucun contrat écrit, aucun
manifeste, et, le plus souvent, aucune déclaration.
Le titre de cet ensemble de travaux, contrairement à
l'usage, est donc sans rapport avec l'objet de l'exposition;
il se réfère au trajet qui y conduit. [...]»
Et patati at patata, le minuscule dossier brossant ce projet
est en pdf ici, si
ça vous intéresse de vous fader la prose chichiteuse
de L.L. de Mars. |
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