|
Ce que dénotait le projet de notre pauvre
zozo, c'était surtout la parfaite indigence de son rapport
au lieu. En effet, une lecture attentive de son papelard
montre clairement qu'à aucun moment il ne s'était
vraiment penché sur la spécificité du lieu
d'exposition, c'est-à dire l'âme réelle
de toute manifestation, et la garantie, lorsqu'une oeuvre est
conçue pour l'habiter, d'une cohérence à
la fois structurelle et conceptuelle de l'exposition.
La vanité des artistes leur a longtemps fait croire qu'ils
étaient des inventeurs de lieu, au point que des théoriciens
de l'art pourtant avisés répètent ces âneries
sans broncher ; il est plus que temps de leur rabattre un peu
le caquet, et de leur signifier que ce sont les lieux qui sont
des inventeurs d'artistes.
S'ils ne sont pas content, qu'ils soient bien certains que le
patrimoine spectral qui sourd de tous les murs de ces bâtisses
aux vécus polymorphes suffit largement à composer
des expositions dignes de ce nom, et qu'on peut parfaitement
se passer de leurs saloperies de peintures et d'installations. |
|
|