Avoir pour objet l'atelier est une étrange
opération de l'esprit, puisque l'atelier est, dans la peinture,
ce qui y disparaît. Pour ma part, il me semble certain que l'oeuvre
elle-même est bien peu de chose en regard de ce qui la précède
— ce temps d'atelier qui est le temps d'advention du peintre, de
sa subjectivation — et qu'il ne nous reste devant les yeux que l'objet
testimonial de la disparition de ce temps-là. De ce point de vue,
une toile se lit bien plus dans sa profondeur, ses couches, que dans l'espace
tabulaire où elle se déploie. |