LOUISE :
Pour soutenir l'écran on a installé en dessous tout du long
un ruban de musiciens qui forment à peu près l'ensemble
connu sous le nom de Surnatural Orchestra. Les cuivres, on ne saurait
dire qu'on les devine, quelle que soit la pénombre, on ne fait
que les voir, tout de suite tout entiers les voir. Pas moyens de les ignorer.
Agencés de telle façon que cette ancienne salle de la Cinémathèque
(et qui avant a dû être l'un de ces nombreux pornos des grands
boulevards) est transformée en pavillon, au sens musical, pavillon
que chargent ces instruments eux-mêmes au moyen de leur pavillon
pour ceux qui en sont pourvus. Ainsi l'ensemble salle de cinéma
+ Surnatural + public + film peut se considérer comme un seul instrument
de musique. Ça n'est pas obligé non plus.
JEAN :
Deux soubassophones, comme les tours du jeu d'échec, sont là
qui entourent le tout, les oreilles distantes d'un éléphant
de métal dont le corps est formé de cette rangée
de petites personnes accrochées à leurs tubes à
musique. Il ne fait pas vraiment noir. Le silence se fait. Ca commence.
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