L.L. de Mars:
Il y a quand même quelque chose de, de... De curieux dans tout ça...
Euh... C’est que si effectivement l’une des conditions qui
font... euh... que la bande dessinée emprunte cette forme plus
ou moins conventionnelle, cette surcharge de, de lisibilité, qu’elle
s’impose à elle-même — alors qu’au fond,
au fond c’est quelque chose qui s’invente sans cesse, la lisibilité,
c’est une notion fluide — est, selon toi, dûe au fait
que... On apprend à aimer la bande dessinée enfant, et en
l’aimant, à en faire — c’est ça, hein
? — ça n’a jamais bridé, dans les autres formes
d’art, le changement radical ; c’est-à-dire qu’on
apprend aussi à écrire... Parce que... Par la passion dévorante
qu’on a eu de la lecture lorsqu’on était enfant et...
C’est à croire que... La question de la maturité dans
la bande dessinée se pose tout-à fait autrement, puisqu’on
trouve une permanence des signes enfantins, des typologies enfantines,
jusque dans les B.D. les plus adultes...
S. Lumineau:
Oui, mais moi je reviens encore à l’aspect commercial (rires),
c’est-à-dire que voilà
L.L. de Mars:
(rires) Sébastien, change de disque !
S. Lumineau:
(rires) Non, mais c’est parce qu’en fait, je pense que ça
influence directement, en fait... Le...
L.L. de Mars:
Tu veux dire que si la bande dessinée se vendait mon, moins bien,
ça serait mieux pour tout le
monde ?
S. Lumineau:
Bin, sans doute. Dans le sens où, finalement... Euh... Gaston Lagaffe,
à un moment donné, c’était sur les paquets
de B.N.... On pouvait voir ça sur des ballons de foot... En plastique,
enfin, ça dépasse largement le... Le cadre même de
la bande dessinée finalement. Même si Gaston Lagaffe est
une très bonne bande dessinée.
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