Lucien Suel -Au Bout de la langue - Le Triangle, Rennes les 26 et 28 septembre 2002

Le seul moment où Lucien a laissé s'infiltrer un peu de gravité dans tout ça, c'était pas beaucoup mieux: jouant sur le fil du pathétique (et de l'inévitable violon psychiatrique), il a cherché, je crois, clairement, à nous émouvoir. Je ne sais plus quoi penser de tout ça. Je le trouve sympathique, Lucien, franchement. Ça a même clairement l'air d'être un type bien. Alors quoi? Ces méthodes douteuses, ce touillage sentimental coincé entre deux tranches de rigolade, c'est juste du laisser-aller? Les trucs qui se font sans serrage , sans qu'on les étrique assez sur la table de travail, le trop de goût pour le monde et l'illusion fatidique que la folie c'est la liberté (quand c'est le pire contraire de ça), la seule porte de sortie qu'on s'imagine de ce costard poisseux qui romantise la poésie depuis trop longtemps? Il y en a d'autres à inventer, tout le temps.