David Christoffel | |||||||||||||||||||||
Les troubles mélomaniaques cinq chroniques diffusées dans le cadre de Musique matin sur France Culture, durant l'été 2010 Tous les maux du monde ont leur mot à dire et David Christoffel donne ici la parole à des maux insoupçonnés, ceux du mélomane. Loin des écrits officialiénant du DSM, cet ouvrage de référence international décrivant toutes les maladies connues (ou plutôt reconnues), il y reprends toutefois la technique des parcélations particulièrement discutables. Oui, la taxonomie est bien partitionnée comme il faut, tout en restant exhaustive : de la chopinite à la jugeote en passant par le panophylétisme, l'exposé frappe par sa modernité malgré la très grande ancienneté de ces pathologies trop méconnues de la communauté biomédicale. Et question ancienneté le mot est faible puisque la musique peut se revendiquer comme l’une des plus vieilles pratiques artistiques humaines. Or, comme toute pratique artistique, celle-ci possède également des effets indésirables. Il est donc question de musique et des troubles pouvant s’attaquer à ces chers mélomanes. Mais que risque-t-on exactement en écoutant de la musique ? Alors que les sciences modernes ne cessent pourtant de démontrer la portée thérapeutique d'une écoute habituelle, comment la musique, cet art si cher à l’homme, pourrait-elle nous nuire? Nietzsche affirmait tout de même que nous ne pourrions pas vivre sans musique, et voilà qu’elle s’avère potentiellement dangereuse!? Oui, il faut se rendre à l'évidence : être mélomane comporte quelques risques. Si la musique adoucit les mœurs, elle peut tout aussi bien les compliquer. Mais soyons fort. Parfois des sacrifices sont à faire, surtout quand c'est notre humanité qui en dépend. On notera par exemple le caractère profondément invasif de certaines pratiques sociales comme celle des écoutes du grand répertoire. Bien que valorisantes, celle-ci peuvent aussi devenir aliénantes en cas de surécoute. Soyez tout de même rassurés car si la musique peut être pathogène, David Christoffel nous démontre avec humour que ces troubles mélomaniaques ne gènent pas tellement l’épanouissement du mélomane. Par contre, on ne peut pas forcément en dire autant de son entourage. Mais ceci est une autre histoire... Guillaume Dumas |
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