L'échantillonnage
Le son numérique
e
Compact Disc fut le premier produit audionumérique grand public. Mis au
point dès 1979, il fut introduit sur le marché mondial en 1983. En trois
ans, les ventes de ce nouveau medium ont été multipliées par dix et détrônèrent
presque définitivement le disque vinyle. Reste une poignée d'amateurs
qui, sans contester la supériorité de reproduction du Compact Disc (haute
dynamique, suppression quasi-totale des bruits de fond et des parasites),
estiment que celui-ci donne de part ses qualités un côté froid et artificiel
à la musique.
Principes de l'échantillonnage
e
système de conversion numérique du son a été mis au point en 1957 dans
les laboratoires Bell par Max Mathews. L'échantillonnage
numérique procède par prélèvements d'échantillons, c'est-à-dire de portions
du signal sonore. A l'instar du cinéma, où une suite de photographies
défilant à une vitesse déterminée produit l'illusion du mouvement, on
mesure la pression acoustique du signal sonore à intervalles réguliers.
La principale différence avec le cinéma est la cadence utilisée : si 24
images par seconde suffisent pour reproduire le mouvement, l'échantillonnage
numérique d'un son requiert une cadence beaucoup plus élevée pour donner
l'illusion d'un son continu. On appelle cette cadence la fréquence
d'échantillonnage, exprimée en Hertz. Le mathématicien Claude Shannon
a établi que la représentation numérique fidèle d'un son ne pouvait être
obtenue qu'en échantillonnant celui-ci au moins au double de sa fréquence.
Théoriquement, tout échantillonnage numérique devrait donc s'effectuer
à 40 kHz (40 000 valeurs par seconde), puisque l'oreille humaine peut
percevoir les fréquences acoustiques jusqu'à 20 kHz. Sur le Compact Disc,
la fréquence d'échantillonnage est de 44,1 kHz.
n
plus de la fréquence, un second facteur intervient dans la qualité de
l'échantillonnage numérique : la résolution. Exprimée en bits,
l'unité de base informatique, la résolution détermine le nombre de valeurs
choisies pour donner le résultat d'une mesure d'un échantillon. Par exemple,
un codage 8 bits ne permet d'obtenir que 256 valeurs par échantillon,
tandis qu'un codage 16 bits en autorise plus de 65 000. Il a été démontré
que chaque bit supplémentaire améliore le système de 6 dB. Il faudrait
donc une résolution de 20 bits (plus d'un million de valeurs) pour coder
le signal audio conformément aux possibilités de l'oreille humaine, mais
dans la pratique, on se contente généralement de 16 bits (la norme du
Compact Disc).
a
fréquence d'échantillonnage détermine donc la bande passante du signal
numérisé, tandis que la résolution influence la dynamique de l'enregistrement.
L'échantillonnage
à vitesse variable
ise
au point par le français Christian Deforeit et utilisant le théorème de
Shannon, cette méthode utilise une fréquence d'échantillonnage variable
choisie en fonction de celle du son. On évite de cette manière l'apparition
d'écarts aléatoires qui se produisent lorsque l'on échantillonne à fréquence
fixe et qu'il faut filtrer.
Des problèmes rencontrés
ur
les échantillonneurs, l'enregistrement d'une seule note d'un instrument
ne permet pas de recréer toutes les autres par une simple modification
de la vitesse de lecture de l'échantillon (on entend ici par échantillon
l'enregistrement complet d'une note, c'est un " extrait " sonore
de l'instrument). En effet, le timbre d'un instrument varie en fonction
de la hauteur de la note jouée. Il est donc nécessaire de prendre plusieurs
échantillons du même instrument à des hauteurs différentes. De même, la
vélocité, c'est-à-dire la force avec laquelle une note est jouée, influe
également sur le timbre. L'échantillonnage de plusieurs vélocités distinctes
est donc souhaité si l'on désire obtenir une fidélité de reproduction
satisfaisante.
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