1988 -La demeure d'Astérion
(cliquez sur la vignette pour voir la planche)


la découverte du récit que Borges à consacré au minotaure, « La demeure d'Astérion », me donna envie de construire un récit comme un labyrinthe susceptible de perdre réellement le lecteur tout en le plongeant dans l'impossiblité de déterminer si le monstre est Astérion, le labyrinthe lui-même ou Borges.
Impossible de me résoudre à jouer au con avec des mises en page formalistes pour produire un quelconque labyrinthe visuel sur la planche ; je préférai créer un réseau de lectures désorientées par un labyrinthe de textes ayant tous plus ou moins trait à la figure monstrueuse d'une habitation sans représentation possible.
Les textes utilisés sont Le terrier, le procès et devant la loi de Kafka, l'Odyssée, la demeure d'Astérion évidemment, mais aussi les deux rois et les deux labyrinthes et Abenhacan el Bokhari mort dans son labyrinthe de Borges, Ecce Homo de Nietzsche, Genèse et Corinthiens, Thésée de Genest, Cnossos de Conti, des fragments de Democrite, d'Apollodore d'Athènes, le Tractatus-logico-philosophicus de Wittgenstein et la vie de Thésée de Plutarque.
La tentative de différencier les typos est assez maladroite, le dessin franchement brouillon et bancal, mais le système de lectures croisées par l'agencement raisonné de familles de phylactères (embrassés ou séquencés, cloisonnés ou ouverts, enfermés ou rejetés etc.) est déjà en place pour les travaux des prochaines années.
C'est la date à partir de laquelle, graduellement, je cesse pratiquement de dessiner la moindre planche. Elles sont de sorties, Teulé ou Barbier sont loin déjà, le monde éditorial de la bande dessinée n'a rien à me proposer.