Julien DEMARC
Réserve
Ces deux textes très récents sont inédits, et ouvrent ce qui doit être une série. Julien Demarc les
présente ainsi:

RÉSERVE [RezeRv] n. f.
-I. Le fait de garder pour l'avenir (abstrait).
- 1. Dr. Clause restrictive qu'on ajoute afin de ne pas se trouver lié par une obligation.
- 2. Dr. Ce qui est réservé à qqn; ce qu'une personne s'est réservé.
- 3. (Dans des loc.). Exception, restriction.
-II. (1664; correspond à réservé, ée, adj.).
- 1. Attitude, qualité qui consiste à ne pas se livrer indiscrètement, à ne pas s'engager imprudemment, à se garder
de tout excès dans les propos, les jugements.
- 2. (V. 1970). Obligation de réserve, imposant aux agents de la fonction publique la discrétion dans l'expression
 de leurs opinions politiques, ou dans la diffusion des informations concernant leurs fonctions.
-III. (1541).
- 1. Concret. Quantité accumulée de manière qu'on puisse en disposer et la dépenser au moment le plus opportun.
- 2. (V. 1460). EN RÉSERVE.
- 3. (1669). LES RÉSERVES, troupe non engagée, gardée disponible pour intervenir au moment voulu.
-IV. Ce qui est gardé ou partagé.
-A.
- 1. Choses, êtres vivants mis à part, gardés ou protégés; lieu spécialement affecté à leur conservation.
- 2. (1935). Dans une bibliothèque publique, Ensemble des livres qui sont classés à part et que l'on communique
 aux lecteurs sous certaines conditions.
- 3. (1885). Local (cit. 7), construction qui sert à entreposer, à garder en réserve.
-B. (1867, cit.; adapt. de l'anglo-amér. reservation, aux États-Unis, 1830). Aux États-Unis et au Canada, territoire
 réservé aux Indiens et soumis à un régime spécial.
-C.
- 1. (1870). Arts. Partie, espace laissé intact (sans ornement, ou en blanc) dans un ouvrage, une aquarelle, etc.
- 2. (1860, cit.). Techn. Surface qu'une couche de substance protectrice soustrait à l'action d'un acide, d'un
 colorant, etc., et qui peut ainsi rester en relief ou en blanc.
- 3. (1870). Substance protectrice utilisée pour faire une réserve (- ci-dessus, 2.).

(Le Robert)



 
MAKE MY DAY
in memoriam Jack Spicer
 

Qui j'aime,
compassion américaine au chevet de l'incertitude,
doutes d'une balle. Ce qui nous chavira, bien avant d'être embarqués /je tue
mon voisin/ du mot BULLET: ne plus rien savoir f a i r e.
N'argumentes ta vue, crois-en ton oreille, exhiles ta suspension, tes minutes,
ta main est sur un mur: pour combien de temps sans rien autour?
Un nom impossible, le Kid, Ripper… constructions ductiles, ou affolées
quand c'est une conscience que tu loues… bourreaux tragiques en armoiries,
céramiques&poteries&mosaïques&groupes&figures&bites d'administrés
pour étendard de la composition d'un corps
 DANS LE MEURTRE  C O O L
filmes Pierrot se tire dans les couilles, s'entoure de la vie
pour se griser des ravages: encore un poème possible sur l'ennui.

Cinématiques floues du fier amour
des armes
pour l'Europe, terreur au bonheur. D'autonomistes dont on a la violence
Ton doigt traine sale
alentour de l'évanouissement, commissures de la violence,
une fantaisie repère ta foi

(and rock my soul)
 
 
 
 



 
 DÉRIVE POUR MICHAUX
 
 
Totem dans la gorge,
dans la cour aux arbres neufs chaque jour
qui passe,  on me sert du chat.
Nous ne savons que purifier les murs et jamais imposer,
oubliés des cerfs, des loutres, de la peau du lac,
épervier,
d'une beauté à l'exercice neutre,
domine.