ORBITES
ET ORBITULES COMME QUOI LES RÉFLEXES SONT TOUJOURS BONS
Si, dans le « Dictionnaire
de la Philosophie » publié dans la collection « les Dictionnaires
de l'Homme du XXe
siècle » par les éditions Larousse, ni Marcuse ni
Maïmonide ne sont cités, vous trouverez néanmoins Cousin
et Ravaisson. En outre vous apprendrez que les œuvres de critique d'art
d'André Malraux « représentent la plus importante contribution
à l'esthétique depuis l'« Esthétique » de Hegel
». L'article est illustré par une photo de Monsieur Malraux en
jeune premier érudit avec pour légende : « André
Malraux. L'art au service de l'action ». Vous ne vous y attendiez peut-être
pas. Ne vous attendez pas en tout cas à trouver le nom d'Elie Faure et
de Pierre Francastel. Voici la définition, abrégée, de
« possession (délire de) » : « forme du délire
de persécution, où l'individu se croit en proie à des puissances
occultes... La possession désigne, en théologie, la présence
de Dieu — ou du Diable (cas de diabolisme) — en nous, l'envoûtement
total de l'individu ». Ni plus ni moins. Ce que « possession (délire
de) » désigne - disons pour aller vite — en sociologie, vous
ne le saurez pas. Mais la définition est illustrée par une image
extraite du film « les Abysses » (de qui ?), avec pour légende
: « L'histoire de deux filles possédées par la même
hantise ». C'est clair : elles sont hantées. D'ailleurs c'est visible.
À voir l'air qu'elles ont ! Car la photo est suggestive. Se reporter,
alors, sans doute, à la définition du mot suggestion... Chemin
faisant vous vous arrêterez peut-être à « Pavlov »,
agrémenté d'un portrait de « La chienne Laïka dans
sa fusée » (« : une application de la méthode des
réflexes conditionnés... »). On s'y croirait.