|  Ramener 
                          jusqu'à l'atelier lui-même dans la notion 
                          d'événementiel, quand ce lieu est celui 
                          de la permanence d'un sujet qui s'y invente, est une 
                          des remarquables méprises de qui confond la culture 
                          et l'art, le langage et la communication, bref, de ces 
                          institutions culturelles dont l'outrecuidance et l'ignorance 
                          fondent le rapport superstitieux avec l'objet et sa 
                          genèse (d'où le goût pour leur confusion 
                          dans la performance), le mirage de la forme et de sa 
                          destination communautaire. Le choix de l'atelier, de 
                          son ouverture à la curiosité publique, 
                          marque  en regard du fait que puisque l'art est 
                          supposé être un bien collectif du côté 
                          de la production comme de celui de la consommation  
                          la crédulité en un secret qui s'y jouerait, 
                          et qui, constaté, permettrait sans doute de mieux 
                          percer la nature des oeuvres; penser y révéler 
                          le mystère, c'est au moins croire qu'il y en 
                          a un qui mérite d'être élucidé, 
                          et surtout, une fois encore, que le biographisme éclaire 
                          mieux que la lecture. Cette consternante perception 
                          du monde à travers la grille d'une vérité 
                          collective puisée dans le babillage journalistique 
                          et sociologique, serait un simple objet d'amusement 
                          si les institutions culturelles n'attendaient pas d'être 
                          du bon côté du monologue, puisqu'elles 
                          se supposent des impératifs, des responsabilités, 
                          des devoirs supérieurs à ceux des artistes 
                          qu'elle réifie. Pourquoi, me demande-t-on, présenter 
                          une pièce polémique dans ce cadre auquel, 
                          finalement, je n'ai pas été contraint? 
                          Je dois être censé, quand j'entend un discours 
                          infect, me clore les oreilles et passer mon chemin. Notons au passage, deux détails qui éclairent 
                          le côté manoeuvrier des ces inutiles machines 
                          institutionnelles et des piteux arrivistes qui y nageotent 
                          : l'organisateur principal de cette fumisterie, Klaus 
                          Fruchtnis, est lui-même photographe, et participe 
                          à cette action (il a dû trouver son dossier 
                          pas mal). Et où croyez-vous que se situe son 
                          atelier, selon le programme? Au C.R.O.U.S. (Centre Régional 
                          des Oeuvres Universitaires et Scolaires). L'espace public 
                          est déjà sa mangeoire, il n'y a pas de 
                          raison qu'il ne le considère pas aussi comme 
                          son atelier. D'autre part, si une conférence 
                          de presse sans presse a bien réuni les artistes 
                          participants, une autre, avec journalistes cette fois, 
                          a été organisée, à laquelle 
                          seulement trois artistes furent invités: qui 
                          pensez-vous qui s'y trouvât?
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