L.L. de Mars - 28 Décembre 2010
Il y a deux jours, comme si une surcharge de détails allait donner une quelconque valeur au portrait déjà bien lourd d'une Poste patiemment merdifiée par sa libéralisation, un service de plus s'est dissout devant moi, dans les grands yeux vides et doux de la jolie guichetière, pouitche :
alors que pendant trente ans il m'avait suffi de coller un timbre au cul de n'importe quelle cochonnerie (poupées, belettes empaillées, membre indésirable de la famille, gigots) pour en encombrer à un tarif ordinaire mon oncle, il m'a été signifié que l'objet que je voulais expédier était si invraisemblable que ce n'était pas possible de le faire voyager sans passer par un service spécial couvrant à peu près les frais médicaux d'un village malien pendant douze ans. C'est vrai, je dois reconnaitre que j'exagérais, quelle mouche me piquait de vouloir expédier un tube en carton contenant une grande lettre? Un tube en carton, précisément ceux qu'on appelle également tube d'envoi ou tube d'expédition. Délire. Trop fou le mec. Faut pas exagérer non plus.
Ce qui me navre, en dehors de ces changements de règles justifiés par le seul acharnement à transformer n'importe quelle petite activité en autant de parcelles de profit, c'est la résignation sans heurt qu'ils rencontrent. « Baoui, ça a changé, c'est passque ça passe pas dans les machines ».
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