Ça se bricole assez hasardeusement une
vie d'homme, et ça peut prendre des détours infinis
pour aboutir à des agencements qui, pourtant, au moment de
leur apparition, s'éclairent d'une forme limpide d'évidence...
Olivier Mellano, Régis Boulard et moi-même faisons
de la musique dans la même ville depuis presque vingt ans
; nos chemins se sont croisés régulièrement,
nous avons passé pas mal de soirées ensemble, deux
à deux ; le label de Régis produit mes disques depuis
cinq ans, Olivier fut un des premiers musiciens que j'aie accueilli
dans le Terrier. Chacun nourrissait pour les autres une grande considération
pour leur travail. Et je ne suis même pas sûr que l'idée
de faire des trucs ensemble nous ait effleurés une seule
fois durant toutes ces années.
Une hasardeuse soirée de concert nous a réunis. Elle
a suffit pour que naisse le projet Bodom. Une quinzaine de jours
plus tard nous donnions un premier concert au Jardin Moderne.
Et voilà. Il n'ya a rien de plus à en raconter, je
crois : aucune forme théorique ne préside à
cette musique, aucune tentative de serrer l'écriture, de
cadrer le jeu. J'ai pourtant du mal à parler d'improvisation...
Mes poèmes nous guident vaguement, juste assez pour qu'on
ne s'enlise pas dans nos habitudes, et après, et bien après
nous nous écoutons, que voulez-vous que je vous dise de plus?
Les enregistrements pris lors du premier concert sont assez dégueulassement
balancés, ils ne rendent pas vraiment justice à l'imbrication
des trois sources sonores : la prise de son à la table de
mixage hausse considérablement ma foutue voix, là
où elle se mêlait dans l'espace de diffusion parfois
jusqu'à la disparition dans le tissu sonore. Tant pis, ça
vous donnera une petite idée, et si je vous promet que c'est
drôlement mieux en concert, ça vous donnera peut-être
envie de vérifier.
L.L. de Mars - déc. 2004 |
BoDoC
Boulard
De Mars
Coquet
Le recueil «Constitutions» (ed. "le
mot et le reste") avait ouvert le cycle «Poésie
sonore» pour François Coquet (saxophones et autres
ventoïdes) et L.L. de Mars (brailler, toujours brailler).
Le recueil «Dix Paroles» avait donc
été le prétexte pour réunir Régis
Boulard, Olivier Mellano et L.L. de Mars
Il était inévitable que le
goût pour l"hybridation de les vieux fainéants
que nous sommes donne un jour BoDoC.
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