Philippe TESSIER - "Kimo" - Partition
Kimo est une pièce improvisée: la partition existe cependant comme plate-forme d'entente multi-instrumentiste, permettant aux interprètes de trouver une structure commune à ce qui deviendra "l'improvisation". Aucune notion de durée n'est comprise dans la partition, elle n'est balisée que par des structures harmoniques ou rythmiques. Le système de notation traditionnnel n'est pas à entendre à son sens strict : les valeurs de blanches sont,par exemple, elles-aussi soumises aux variations désirées par chaque musicien. Les cellules sont bien à comprendre comme des BALISES: si elles n'impliquent pas que l'on se plie à la lecture de la seule partition, si elles autorisent toute mobilité pour improviser entre elles, elles sont en revanche le lieu de passage obligé qui conduit le morceau à travers elles. Les balises sont numérotées de 1 à 6, mais le choix du point de départ est libre. Elles sont donc des lieu de transit, et la seule nécessité est de les traverser toutes;
Module de base harmonique
Ceci est arbitrairement un module de base harmonique, qui doit faire s'achever le morceau sur son dernier accord. Il va d'accords tonaux les plus traditionnels à des accords dissonnants "remarquables" (leur singularité permet à tout moment du morceau de s'appuyer sur eux comme repère sonore à coup sûr). Ces accords sont jouables sur violoncelle, les autres instrumentistes se pliant à la stricte limite d'interprétation de leur propre instrument. Tous les accords doivent être joués au long du morceau, sans indication de durée précise.
exemple de variation sur un accordCeci est un exemple des variations mélodiques possibles subies par le premier accord du module, pour donner un nouveau départ à l'improvisation, quand on passe par l'étape 1) (dont on peut partir, ou qu'on peut "traverser").
module rythmiqueCette mesure est indiquée à titre d'exemple, et sa singularité n'est que rythmique: tous les accords pourront s'y plaquer, elle pourra absorber n'importe quel moment de l'improvisation, et sa reconnaissance ne sera impliquée que par son battement propre. Elle peut, comme tout moment de l'écriture, devenir module à son tour, et, par exemple, permettre à un percussioniste d'appuyer sa propre plage d'improvisation: c'est un des plus petits dénominateurs communs de l'entente entre les musiciens.
Suite et fin de "KIMO, partition"