Petits formats / Longues séries...
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autant que je multiplie les planches pour former des séries, les motifs
de ma pratique ne se décuplent guère: le dispositif d'une contamination
sérielle renvoie à une sorte de causalité génétique, puisque chaque ensemble
est issu de celui qui l'a précédé. Véritable épidémie, le lieu de ce work-in-progress
retrouve donc, toujours réaménagés, images et autres fragments identiques,
mais qu'il est de plus en plus difficile d'identifier. Les recouvrements
successifs, les changements d'échelles, les ana/métamorphoses constituent
ce voile des repentirs qui abuse toujours davantage la reproduction de
référence, tant je me plaîs aussi à lui en adjoindre de nouvelles. Les séries sont ainsi dotées d'un mouvement constant d'expansion, de complexité interne, doublées par la répétition et son cortège de différences... La réalité de l'épidémie m'offre le modèle métaphorique d'un dispositif plastique fonctionnant sur l'incorporation d'un élément qui lui est à priori externe, étranger : l'effet produit par la vue d'une image, par l'entretien privilégié tissé avec une oeuvre d'art provoque une circulation infinie d'évènements progressant ici par l'entremise d'une pratique picturale qui s'en trouve elle-même changée. Double circulation. Mais la dynamique d'une telle propagation est plus ou moins aisée à définir, voire à débloquer. La réaction en chaîne ne cesse de se gonfler, de l'image à l'oeuvre, de l'oeuvre à l'oeuvre, des efforts matériologiques aux traces de l'image... La contagion d'un espace à l'autre est multiple, redoublée par chaque série colonisanr celle qui la précède, dans un vertige hélicoïdal. |