Ars Memoriae
Ars Memoriae est un livre de 32 pages imprimé sur Olin Bulk 300gr et 110gr, réalisé en ComColor en multicouches, sérigraphie et bombe aérosol, cahiers cousus à la main, et il est vendu 15 euros (+4,5 de frais de port)

 

Un livre peut naître de toutes sortes de rencontres : une personne, un matériau, une couleur, un obstacle, une musique. Ars memoriae est né de la rencontre avec une machine.

La première fois que Niko nous a fait découvrir la Comcolor aux ateliers Toner, à Bruxelles, on aurait bien du mal à ne pas appeler ça un coup de foudre : nous sommes tombés en amour devant ses pulvérisations palôtes, l'aspects spumeux, fragile, de ses impressions, la transparence de ses couleurs.
Comme l'atténuation des tons et le caractère granuleux de la projection de couleurs produisait assez naturellement un aspect d'estompe, il nous a semblé évident de concevoir un livre aux crayons de couleurs gras pour cette machine.

Le processus du travail pourrait faire cohabiter des masses chromatiques au bord de la dissolution et des dessin au trait uniformes quadrillant leur territoire plastique et poétique.

Quel sujet s'y prétait mieux que le souvenir fuyant des images ? Nous avons donc retraversé quelques uns des musées que nous connaissons et aimons, à travers les tiroirs de photographies que nous y avons prises, et nous avons laissé nos crayons s'abandonner au caractère imprécis, fugace, mobile, de tous ces tableaux dès qu'on les quitte du regard. Après quoi, des perspectives académiques de ces mêmes salles de musées ont été appliquées par une deuxième couche d'impression.

Le cahier central poursuit un travail du même ordre à l'intérieur des ateliers Toner eux-mêmes, faisant dialoguer en transparence de pages plus fines l'atmospère colorée des pièces de vie et de travail et des dessins académiques des machines utilisées pour imprimer Ars memoriae.

Enfin, pour parachever le livre, nous sommes allés tous les trois, C. de Trogoff, Niko et moi-même, visiter une exposition à la galerie Art et marges. Nous y avons choisi deux oeuvres, sans prise de notes, dans la perspective de les décrire, plus tard, le plus précisément possible. Ce sont les ekphraseis de ces fantômes qui ouvrent et ferment Ars Memoriae.