Ce fichier mp3 téléchargeable est une copie
du podcast de l'atelier d'écriture de Pierre Ménard (Marelle
http://www.marelle.cafewiki.org) dont l'objet, pour cette séance
de la mi-décembre 2005, est directement lié à la présentation
du projet de loi DADVSI; vous pouvez également l'écouter en direct.
Nous avons copié sous le petit tableau de téléchargement
l'environnement duquel est extrait ce fichier sonore.
Séance 111 :
16/12/05
> Proposition d'écriture :
- Ecrire un texte à plusieurs mains, et permettre que d'autres
puissent ensuite le fouiller, le prolonger, le dérouter, sur le secret
d'itinéraires quotidiens, trajectoire d'une errance urbaine qui peut
devenir lieu d'errance et de suprême disponibilité à l'insolite sous
toutes ses formes. Itinéraire méthodique plutôt que promenade évasive.
Quête poursuivie dans le labyrinthe de la ville qui se construit au fil
des trajets.
L.L. de Mars & Stéphane Batsal, Moteurs, ou Les Augures, MMI, 2002.
> Présentation du texte :
Le principe de la Licence Art Libre est très simple :
- 1. Choisir une source libre
- 2. La prolonger
- 3. Citer la ou les sources
- 4. Laisser ouvert (c'est-à-dire sous la même licence)
- Une oeuvre faite n'est ni figée ni bandée, elle est prête
à vivre en transformations successives : la parole devient musique la
musique sculpture, la sculpture se peint la peinture se chante.
- Ca n'est pas faire illustration mais saisir une piste et la continuer à sa manière, une sorte de relais, de transport, du prolongement et ses conséquences.
- Le fait de citer les sources à deux avantages d'abord permettre de
suivre un réseau d'oeuvres visiblement ensuite légitimer chaque auteur
qu'il ne soit pas masqué par le dernier créateur et laisser sous la
même licence est évident afin que personne ne brise la chaîne en
s'appropriant l'oeuvre.
- La source libre ici est le texte Moteurs ou Les Augures,
de L.L. de Mars et Stéphane Batsal, qui est, pour reprendre la
définition de ses auteurs, un roman paranoïaque à deux mains, fuite
éperdue d'un narrateur entraîné par le désir et la superstition à la
production de signifiants qui redessinent pas à pas les contours d'une
ville.
> Extraits :
- « Aucune œuvre n’est définitive. Chaque siècle
- est obligé de les refaire pour pouvoir lire. »
- Rémy de Gourmont.
- « Le post-it claque sèchement déplié par le vent. L’encre est
soufflée par la détonation dans un nuage de poudre, Gloria les deux
jambes puissamment plantées au sol se détache de cette nuée de lucioles
: Gloria, toute entière abandonnée au verbe aller, pétrifiée par la
brutale irruption du verbe aller à l’endroit où elle se pensait être, a
tiré sur ses mauvaises fréquentations d’hier comme on traverse un rêve
brutal… un bout de sommeil éveillé, retour du métronome à zéro,
irréparablement, pour un môme dont elle pensait menteusement n’avoir
que foutre cinq minutes plus tôt. La gueule hébétée d’un chien tout
étonné d’avoir mordu son maître adoré pris en faute… Ma Liseuse n’a pas
grand-chose de la grassouillette beauté triste de Gena Rowlands,
pourtant, derrière l’écho de la litanie en a, il y a peut-être ces
jambes en V renversé que figea le coup de feu… Et la pupille affolée
qui s’arrête jamais, qui épuise l’espace, peut-être bien ça, fouillant
d’un livre à l’autre la librairie par-dessus nos têtes dans un décompte
infini… Liseuse allant sans un œil pour elle-même.»
L.L. de Mars & Stéphane Batsal, Moteurs, ou Les Augures, MMI, 2002.
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