À l’automne 2008, quelques jeunes gens — déjà hautement suspects d’être doués de facultés de lecture et d’écriture, et par ailleurs de se montrer forts mécontents de l’état de ce monde — furent accusés d’avoir retardé, pendant quelques heures, des trains de la SNCF aux quatre coins du pays.

Magistrats, policiers et journalistes firent alors grand cas du nom de Comité invisible sous lequel ces individus se rassemblaient pour partager leurs mauvaises lectures, et leurs écrits plus condamnables encore. Assurément, plus qu’à Netchaïev, c’est à de modernes Fu Manchu ou à Fantômas que l’on avait affaire. Et comme nos nouveaux Invisibles risquaient de disparaître en se dissolvant dans les airs, sans perdre trop de temps à étayer les preuves de leurs crimes inouïs, on les emprisonna.

Lex Appels du Collège des Invisibles, Paris, 1623. Composition effectuée en novembre 2008, en Hadriano 12,8 et 11,3, Jenson 9,t Codex 36 et ScalaSans 4. Format : 11,9 * 17,6 cm.

C’est pour contribuer à l’intelligence de cette intrigue — laquelle, d’évidence, remonte à loin — que nous nous avons cru utile de publier ici les textes authentiques de deux affiches qui, en 1623 déjà, révélaient au public ce qu’il en est du Collège des Invisibles et de ses étranges menées.