Modeste Contribution pour en finir
avec les causes du désaccord avec les libéraux
Bon. OK. On s’est bien amusé, là, mais les plaisanteries
les plus courtes sont les moins longues, et on a assez fait marcher nos amis
les libéraux.
En réalité, tout ça n’est qu’une inoffensive
plaisanterie, en réalité on vous aime, mieux, on a beaucoup aimé
ce projet, là, j’cœur ma boîte. Très sympa. Vraiment.
On a même une proposition très sérieuse à vous faire
pour vous aider à mieux faire cœurer les boîtes par leurs
employés. À charge de revanche, comme on dit.
Donc, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un simple problème d’assaisonnement. Ahlala, petits distraits, allez. Vous aviez oublié la sauce. Heureusement que je passais par là, j’ai pu rattraper votre erreur.
Donc, voilà le projet j’ventricule gauche (non, droit plutôt, on est entre gens sérieux, hein ?) ma boîte tel qu’il aurait dû se présenter dès le départ.
« L'entreprise est un lieu de vie où l'individu s'épanouit en participant à une aventure collective. À réduire le travail à une servitude, à considérer l'entreprise comme un lieu d'aliénation, on nie que les salariés peuvent trouver dans leur entreprise des trésors insoupçonnés de goûts et de saveurs, pour peu qu’ils prêtent un tant soit peu attention au gibier local. »
le PDG fumé aux pêches et baies roses
Préparation
: 15 mn, sans compter toutefois le fumage préalable.
Pas de cuisson.
Prévoyez 1 PDG pour un repas de 40 personnes. L’œil doit être vif, le poil soyeux.
10 petits oignons
10 cuillérées à soupe de baies roses
poivre moulu
1 litre de vin blanc sec
40 cuillérées à soupe d’huile d’olive
pour la garniture :
40 pêches
salade frisée en abondance, assaisonnée d’huile d’olive
toasts chauds
10 citrons-lime
# attirez votre PDG dans un coin tranquille et sûr où vous pouvez
être certain de ne pas être dérangé pendant que vous
lui montrerez combien vous l’aimez - il s’agit là d’une
question de pudeur élémentaire. Pour ce faire, usez d’un
habile stratagème tel que lui expliquer vos projets pour la fête
j’système cardio-vasculaire ma boîte de l’an prochain.
Certes, le procédé peut sembler fallacieux, futile voire complètement
idiot ; mais prenez en compte que, premièrement, plus c’est gros
plus ça marche, et deuxièmement, que le premièrement constitue
un hommage discret et de bon goût à l’un des principaux modèles
du marketing moderne, hommage auquel votre PDG ne saurait rester insensible.
# pendant qu’il ronronne d’aise, fumez-le à l’aide
d’un couteau à désosser. Attention, la chose, quoique toujours
ludique, peut s’avérer assez salissante à qui n’est
pas versé dans les arcanes de la boucherie de gros. Pensez donc à
vous munir d’une tenue idoine.
# plumez le PDG, débarrassez-le de ses abats (tripes, rognons, cravate,
ainsi que surcharge pondérale et goître que l’on trouve chez
les specimens de beaucoup d’espèces françaises), découpez-le
ensuite en morceaux, retirez le gras et la peau. Disposez les morceaux dans
un grand plat creux. Ajoutez les oignons, émincés, les baies roses
concassées et le poivre moulu. Arrosez avec le vin blanc et l’huile
d’olive. Mélangez, couvrez, et laissez macérer jusqu’au
moment de servir.
# pelez les pêches. En cas de difficulté, plongez-les deux minutes
dans l’eau bouillante et passez-les à l’eau froide. Préparez
les toasts.
# vous pouvez déjà commencer à saliver en pensant combien
ce repas entre amis ou collègues vous changera du ragoût dégueulasse
que ce bienfaiteur de l’humanité (il ne faut jamais dire du mal
des morts, ce n’est pas bien du tout) vous faisait brouter au restaurant
d’entreprise en ruines de la compagnie. Pour servir, garnissez le plat
de feuilles de salade, rangez dessus les morceaux de PDG et les pêches.
Accompagnez de toasts chauds et de rondelles de citron-lime.