1) Difficile de me figurer - quant aux moments d’écrire ou de lire - des localisations en « organes ».
Bien sûr, vos mots (et vous les nouez, bifides, les invaginez : « orœil », etc.) me provoquent, frôlent… quoi ?
Mais je ne pourrais pas, à l’égard de mes propres tentatives, les poser en registre de plus grande réalité, en un langage second qui, pour vérifier l’écrit, l’arrimerait à un « corps ».
Avec quoi lire, écrire ? Je ne peux que désigner ce qui, d’un moment d’écriture (ou de lecture ?) à l’autre, me reste sur les bras. Ce paquet de ronces et de fil de fer. Un enchevêtrement que je ne nomme ici que pour me forcer à le faire plus vite basculer dans l’écrit même, la prochaine fois.
Avec cette broussaille, j’écris. J’essaie, répétitivement. Je titube mêlé à elle.
Mon corps ? Pas mon corps ? Quels morceaux ? Quelles fonctions ? Je n’en sais rien. Un obscur mélange s’impose.
Me laissez-vous encore une seconde ? Je prends les choses par l’autre bout
2) Si des morceaux de corps mentionnés dans l’écrit
se cernent en images
membraneuses, trop fraîches,
c’est comme appas
(lueurs flûtées, sons boitillants : appeau)
pour engager, de force, dans | |
la silhouette de l’écrit, les hanches | c’est pour aspirer autour des mots |
des phrases, | une bouche-arête où le goût |
de quoi que ce soit se perd, | |
une silhouette affamée, | se mélange |
axe vertébral d’un poisson plein de terre, | je ne sais pas, je dis trop, |
faim crachant sa substance, | et le geste pourrit. |