Je présente au public auquel
des copies sont promises ultérieurement par la Lune des Pirates,
trois CD d'oeuvres sous Copyleft: les
actes du colloque «De l'humour libéral ou l'invention de
l'idiot moderne», le CD
audio «Strabismes» avec ses pistes audio et ses fichiers
sources en data, et un CD remixé des lectures
faites à Evry pour le colloque «Autour du Libre».
Pour l'occasion, afin de répondre à l'agacement des producteurs
de disques audio qui se demandent souvent où fourrer la L.A.L.
sur le petit format d'une pochette de CD, j'ai enregistré une
lecture de la L.A.L. qui peut être placée comme piste sonore
sur n'importe quel disque sous Copyleft. (fichier
son disponible en mp3 ici).
Il aura été beaucoup question au cours de cette soirée
de cathédrale, jusque dans l'intervention de Sébastien,
et je songe à plusieurs reprises à ce livre qui réunissait,
dans les années 70, Beuys, Kounellis, Kieffer et Cucchi, «Bâtissons
une cathédrale». Je frissonne à la réminiscence
de ce nanard dégoulinant qui a accouché de tant de petits
crétins aussi désepérément cools qu'obscurcis
par le mysticisme, artistiquement incompétents et fiers de l'être.
Je me dis qu'il y a aujourd'hui pour le Copyleft un devoir d'excellence
par les oeuvres et que seule cette condition nous décollera du
manifeste et de la congrégation.
La floraison des licences tend à prouver que nous ne sommes que
dans les prémisses de quelque chose si l'on tire l'enseignement
d'une histoire qui nous a habitué à voir toutes les périodes
de maturité intellectuelle soutenues par un puissant décloisonnement
après avoir traversé les essaims des chapelles: décloisonnement
épistémologique des sciences humaines pendant les années
70 avec la théorie-fiction nourrie de philosophie, de linguistique,
de psychanalyse et des sciences sociales, décloisonnement des
courants doctrinaires issus du freudisme avec le lacanisme, décloisonnement
des arti de la Renaissance italienne.
Nous ne savons pas encore quelle forme naîtra de toutes ces actions,
de toutes ces licences, de ces groupes et moins encore quel visage aura
la L.A.L. dans 10 ans, mais le travail ne fait que commencer.
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