Malgré sa prétention
à l'exhaustivité objective (et on verra plus tard quel est
l'intérêt de maintenir l'illusion de cette objectivité)
le festival est un dispositif critique, et pas seulement en tant que machine
de distribution des signes - ce qu'elle est effectivement si on tient
compte de ce que sont ces signes et de ce qu'ils doivent à la patrimonialisation
de la bande dessinée - mais surtout en tant qu'organisation territoriale.
Je reviendrai plus tard sur ces signes pour la raison qu'ils doivent à
la territorialisation leur valeur de signes, qu'ils la balisent et en
garantissent l'apparente unité, la prétendue bienveillance.
Dois-je rappeler qu’un dispositif critique n'est pas une concrétion
spontanée, mais une émanation concertée? ; c'est
ici l'émanation d'un super-sujet visant à rassembler les
formes disparates et souvent antagonistes émergeant de la singularité-même
des sujets qui travaillent à l'effectuation de ces formes : ces
antagonismes sont même l'argument principal d'un devenir institutionnel,
d'un impératif globalisant dont la visée serait de donner
du contour à ce qui se joue dans l'atomisation.
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