La bande dessinée y est
présentée sous les auspices de personnages, allant de Black
et Mortimer au concombre masqué en passant par Tintin ou la coccinelle
de Gotlib; plus que la pauvreté accablante et la banalité
de ce regard sur la question, c'est le dispositif qui me laissait interrogateur:
c'est une architecture qui supporte tout ça, sur laquelle grouille
cette impossible réduction de la bande dessinée à
ses personnages : une architecture - projet logique, ordonné, territorial,
computable - dont le toit est occupé par Titeuf. Afin qu'il n'y
ait pas d'ambiguité sur sa position dominante et la raison de cet
orgueil risible, l'insipide petit personnage pointe du doigt le seul au
dessous duquel il se place, le festival lui même. Pour qu'on ne
m'accuse pas d'extrapolation sémiotique, je tiens à préciser
ceci: le petit personnage est non seulement au-dessus de tous les autres
(en est-il l'acmée? le résumé de toutes leurs vertus,
leur combination?) mais il est même placé plus haut que ceux
qui volent: en effet, Arzach sur ce qui deviendra un jour la mouette à
béton, vole plus bas que la mêche du bambin; est-ce possiblement
insignifiant?
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