Festival de Bande Dessinée - Angouleme 2005
Plan sans pli - L.L. de Mars
angouleme 2005
De lourds nuages violets planent au-dessus de la ville

La bande dessinée y est présentée sous les auspices de personnages, allant de Black et Mortimer au concombre masqué en passant par Tintin ou la coccinelle de Gotlib; plus que la pauvreté accablante et la banalité de ce regard sur la question, c'est le dispositif qui me laissait interrogateur: c'est une architecture qui supporte tout ça, sur laquelle grouille cette impossible réduction de la bande dessinée à ses personnages : une architecture - projet logique, ordonné, territorial, computable - dont le toit est occupé par Titeuf. Afin qu'il n'y ait pas d'ambiguité sur sa position dominante et la raison de cet orgueil risible, l'insipide petit personnage pointe du doigt le seul au dessous duquel il se place, le festival lui même. Pour qu'on ne m'accuse pas d'extrapolation sémiotique, je tiens à préciser ceci: le petit personnage est non seulement au-dessus de tous les autres (en est-il l'acmée? le résumé de toutes leurs vertus, leur combination?) mais il est même placé plus haut que ceux qui volent: en effet, Arzach sur ce qui deviendra un jour la mouette à béton, vole plus bas que la mêche du bambin; est-ce possiblement insignifiant?