Revenant d'un double parcours, à travers le festival
de Bande dessinée d'Angoulême de 2005 et à travers
l'essai de Jean-Christophe Menu "Plates-bandes"*, je note
que le premier est étrangement peu questionné par le second
: c'est sans doute que le travail de Menu est avant tout soucieux d'historicité
et que sous cet angle il est bien difficile de trouver au Festival l'unité
d'un objet ; tenter de saisir une lente formation institutionnelle par les
sujets qui l'agissent revient à s'enliser dans la question d'une
discontinuité, d'une chaine dans laquelle pourrait se saisir un moment,
un ensemble de moments du "devenir institutionnel" de toute formation
sociale (ce serait rater les caractères indésirés
— du moins informulés — qui en définissent
l'action, en les supposant déductibles des désirs singuliers
qui agissent cette formation sociale. C’est sans doute que l’institution
apparait toujours trop tard, ne pouvant être désignée
que dans son achèvement. Les plus puissantes machines de domination
abritent elles-aussi les aléas de douceurs passagères, de
vies contradictoires, de désir et de rencontres fondés sur
des valeurs extérieures à la machine; une machine idéologique
n’est pas idéologique dans toutes ses parties).
Plates-bandes - Jean-Christophe Menu - L'association,
collection éprouvette - janvier 2005 |