Tout le monde a déjà eu l'occasion
de remarquer combien les vieilles futurologies portent le pathétique
à un degré spectaculaire : ce qui fut tenu un jour pour
le portrait du futur devient rapidement plus suranné que le passé
pour lequel ce portrait était une promesse de changement ; rien
de tel que les sciences-fictions pour établir les limites esthétiques
d'une époque, rien de mieux qu'une prophétie — toute
entière piégée dans son historicité de l'éternité
— pour la renvoyer au territoire rhétorique qui n'est jamais
la piste d'envol promise pour un futur millénaire, mais un marécage.
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