L.L. de Mars :  Comment étiez-vous perçus, hmm, parce qu’on connait tous le côté extrêmement réactionnaire de la bande dessinée, du milieu de la bande dessinée,

Loulou Picasso :  On s’est heurtés très très vite avec une autre, enfin, un autre groupe qui émergeait en même temps... On s’est pas vraiment fâchés... Mais des mecs comme Chaland, je sais pas si tu vois...

L.L. de Mars :  Pourtant, politiquement, il y a un angle d’attaque chez Chaland, qui n’est pas si éloigné il me semble...

Loulou Picasso :  Et puis... Je lui avais filé des trucs, je m’enfin... Enfin bon... On avait des similitudes de dessin, pareil avec Floc’h... Mais très très vite eux, enfin je sais pas comment te dire, enfin, avaient un comportement quand même beaucoup plus réac... C’était quand même refaire du Tillieux... Refaire des... M’enfin Chaland était un personnage très intéressant...

L.L. de Mars :  Oui, c’était de loin le plus intéressant de ce mouvement, ça fait pas un pli.

Loulou Picasso :  Et après les journeaux, ils étaient dans une logique de business... Classique, hein. Dionnet et Manoeuvre¹ étaient pas des mecs si souples que ça.

L.L. de Mars :  C’est vrai...

Loulou Picasso :  Ils voulaient adapter le comics américain en France, et puis basta... Et moi si tu veux j’ai toujours fait ça: je me suis engouffré dans la presse, et puis quand ça a commencé à marcher, je me suis engouffré dans la bande dessinée, et après je, j’ai travaillé dans les trucs de déco, dans le tissu... Dans les céramiques...

L.L. de Mars :  (rires) Hmm.