Musée Puppenheim de Billybao - Un coin américain dans le cul du pays basque |
J'ai depuis quelques années associé
si étroitement mes déplacements en Italie à l'idée
que je me fais de la peinture de la pré-Renaissance, qu'il m'apparaîtrait
bien saugrenu d'aller à Ansedonia pour m'y baquer les fraises ou
à Venise pour la biennale d'art contemporain. De même, il m'est devenu très difficile d'ouvrir un bouquin consacré à Simone Martini ou aux Lorenzetti (ici Pietro) sans refaire mentalement le chemin qui me conduit d'une salle à l'autre à la pinacothèque de Siena ou dans la basilique inférieure de San Francesco à Assisi. À tel point qu'un étrange sentiment de frustration et d'imbécilité me plombe quand je suis confronté à une toile que je n'ai jamais vue autrement qu'en vignette, comme s'il me manquait profondeur ou largeur à un couloir. À la Belgique j'associe les noires et sévères figures de Dirk Bouts ou de Gérard David, les zones de turbulence iconographiques où s'agitent également Brueguel, Van Der Weyden et Bosh, jusqu'aux lascives démangeaisons visuelles des maitres de la nature morte du XVIIème, Adriaenssen ou le sublime Osias Beert. Et ce voyage sera l'occasion d'associer désormais l'Espagne, dont je ne sais presque rien, à quelque chose de précis, un autre territoire et un autre temps de l'art, à cette friche révasseuse où surgissent les images mentales de R. Rauschenberg, J. Johns, J. Pollock ou S. Francis; que cette association privilégie le rapport subjectif à une quelconque causalité historique ou géographique m'est complètement indifférent, et j'aurai bien l'occasion d'aller au Japon pour m'évoquer la peinture espagnole. |
Puppenheim, musée, Billybao, amerique, americain, peinture, art, moderne, terrier, lldemars, l.l. de mars, pays basque Compte-rendu d'une visite du musée Puppenheim à Billybao en aout 2003 par L.L. de Mars pour le Terrier, www.le-terrier.net