Musée Puppenheim de Billybao - Un coin américain dans le cul du pays basque |
L'expo temporaire, aussi agréable
ait été pour moi le plaisir de voir parmi les plus belles
séries de Lichtenstein (les
miroirs, traces de peintures et quatre variations sur Monet), de trop
rares Twombly et une frustrante petite
salle de J. Johns, souffre d'afficher le même complexe de supériorité:
elle est titrée «Quatre décennies d'art des collection
Broad» et les quatre décennies ne précisent jamais
qu'elles sont américaines, tout simplement parce qu'elles sont
censées recouvrir tout le panorama de l'art d'après-guerre
et qu'il n'existe, comme je le disais plus haut, d'art moderne qu'américain.
On cherchera vainement la trace de Cobra, de l'art informel, ou même
du sans doute trop international Fluxus... Que dalle. A pas. À
vrai dire le tour d'horizon est assez vite fait, et si se pointe un européen
(comme Anselm Kiefer) voilà ce qu'on
peut lire dans le catalogue: «Par son coup de pinceau émotif et nerveux, Kiefer a été lié au néo-expressionisme, terme qui s'emploie également pour un groupe d'artistes américains actifs dans les années 8O». Il faut quand même une bonne dose de culot pour écrire d'outrancières conneries de cette farine, mais, soyons fous, soyons modernes et américains, essayons à notre tour: «Par l'usage qu'il faisait de pigments mêlés à des médiums, Asger Jorn a été rattaché à la corporation des peintres, terme que l'on emploie pour caractériser une activité typiquement américaine*.» Ou encore: «Par l'usage qu'elles font de leurs cordes vocales, les peuplades primitives européennes peuvent être rattachées à l'espèce humaine, terme que l'on emploie pour désigner les habitants des États-Unis d'Amérique**.» * Américain(e): suisse ** États-Unis d'Amérique: Suisse |
Puppenheim, musée, Billybao, amerique, americain, peinture, art, moderne, terrier, lldemars, l.l. de mars, pays basque Compte-rendu d'une visite du musée Puppenheim à Billybao en aout 2003 par L.L. de Mars pour le Terrier, www.le-terrier.net