Ça vous amuse pas, vous, Aillagon
qui, après avoir patiemment transformé Beaubourg en
Luna Park pendant dix ans, se prend à gronder aujourd'hui
les intermittents comme des sales gosses mal élevés?
Donnez lui un peu plus de pouvoir et une parole publique, et il
ne tarde pas à se démasquer : la grève, pour
lui, est une prise d'otage du public. En dehors du comique de situation
(quelques centaines de saltimbanques de gauche prenant en otages
les milliers de petits bourgeois de droite privés de sortie
du dimanche... Ont-ils ce pouvoir, à votre avis, nos petits
intermittents? Quelle puissance de feu!), on voit clairement que
si les règles institutionnelles ne sont jamais édictées,
c'est parce qu'en général elles n'ont pas besoin de
l'être pour être obéies. Sans quoi, la formulation
domestique repointe rapidement son nez et le droit de grève
est assimilé par elle au terrorisme...
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