Recadrons un peu sur Pont-Scorff, je sens que j'ai vraiment du mal à
tenir mon sujet, moi, aujourd'hui...
Le garde-champêtre du jour ne disposant que du pouvoir d'emmerder
le monde, il en jouit largement, le plus longtemps possible, assisté
par un micro : ça permet au creux de prendre une forme d'officialité
(imparable au moins d'un point de vue sonore), au vide de tonitruer
(le son écrase le sens, les rockers le savent bien).
Une foule d'environ deux cent personnes se voit infliger une assommante
et bien inutile présentation de tout ce qui doit se dérouler
dans la journée. Inutile, pas tant que ça: outre la
jouissance que ça procure à Gisèle Beauvois*
d'en être, et sacrément (nous sommes appelés
à imaginer le temps de parole proportionnel au rôle
de l'orateur dans l'Art chemin faisant) cette litanie renvoie
au prix à payer pour une telle organisation; pas de raison
que ce soient toujours les mêmes qui se fassent chier, autant
que tous se rendent compte ici que tout ça se mérite,
que c'est du sérieux, du solide.
*Direction artistique, c'est marqué
sur le catalogue; c'est marrant, je l'ai jamais rencontrée
en trois mois de travail de préparation pour l'Art chemin
faisant... |