L'art chemin faisant - 29 juin 2003 - Pont-Scorff

On peut imaginer sans peine que les quatre croûtes qui consituent la collection municipale prennent rarement le frais ; pourquoi ne pas profiter de cette belle occasion pour les montrer un petit peu? La salle où elles se trouvent est donc ouverte (jusqu'à ce qu'une des organisatrices de l'Art chemin faisant s'en rende compte et la ferme), et le public s'y engouffre docilement, y donnant avec parcimonie un peu du temps raisonnablement réparti entre toutes les oeuvres du matin.
On a soin de repartir en oubliant instantanément ce qui a été vu pour faire de la place pour la suite.
Dans un musée du pop-art, le public sera tout prêt à admirer le gardien endormi si vous l'y encouragez, et nul doute que si vous signez d'un cartel «Boticelli» l'infâme plafond de l'entrée des Uffizi, le public sera docilement enclin à s'émerveiller de toutes les surprenantes facettes du maître. Quelle importance au fond? Une fois que chacun a été convaincu que toute audace artistique est non seulement possible, mais qu'elle signe l'art et, au passage, sa complète inoffensivité, pourquoi s'encombrer de la moindre distinction? Distinction d'autant moins utile que ceux qui se déterminent pour l'instant comme consommateurs d'art seront les producteurs de dimanche prochain...