L'art chemin faisant - 29 juin 2003 - Pont-Scorff

Et quand le travail n'est pas médiocre, il est toujours loisible à l'institution de l'assujettir à un environnement qui le soit ; il y a une infinité de moyens d'y parvenir.
Aurait-on par exemple l'idée saugrenue dans un collectif consacré à la musique de demander aux écrivains participants de pousser la chansonnette? Évidemment non. En revanche, dans une exposition ayant pour objet le langage (c'est le thème de L'art chemin faisant de cette année), il semblerait que le travail plastique d'un plasticien ne suffise pas à clairement nous montrer qu'il a su s'impliquer dans le projet : on lui demandera donc de pondre un texte, exercice pour lequel la plupart des plasticiens s'avèrent calamiteux (et quoi de plus normal, après tout?) ; et ce texte, aussi redondant que maladroit, viendra se placer entre le travail de Daphnée Bitchatch qui, Ritournelle, et le spectateur... Ce texte, quels que soient les efforts faits pour le chasser, viendra le signifier, c'est-à dire le dissoudre ; c'est bien dommage, elle me plait plutôt, à moi, cette installation, mais il est difficile de puiser en elle le pouvoir de dédire.