Il n'y a pas grand-chose à faire
pour se tirer de cette situation épuisante ; d'où
que je parle, quel que soit l'endroit où je me place pour
entamer ce travail critique, je reviendrai à la page 1 de
cette chronique: «pourquoi est-ce que je fais tout ça?».
En effet, on se le demande... Le mieux que je puisse espérer
est un vivier de nouveaux amis infréquentables qui me bourreront
les côtes en dénonçant d'un air complice le
gaspillage de l'argent public... Le pire : mes vrais amis me demandant
d'être enfin raisonnable.
L'institution se rêve indiscutable, sans opposant. Sans opposant
parce qu'indiscutable ; qui pourrait lui en vouloir de quoi que
ce soit? ; sa géométrie serait simplifiée avec
un dedans et un dehors : s'y opposerait de dehors le paranoïaque
ou l'aigri. Taux de pénétration minimum, rage
maximum, c'est bien connu (impensable que l'on puisse ne pas
désirer être dedans) ; et de dedans l'ingrat ou
le lampion décoratif.
Dehors la parole du fantasme des recalés, dedans celle des
entremetteurs et des faux mal elevés se rebellant avec ou
sans le consentement de maman.
J'ai dit «serait simplifiée» parce qu'il n'y
a pas de dehors, parait-il...
Ci-dessus le travail d'Albert Dupont. Qu'en dire? La plupart des
artistes que je connais sont inférieurs à leur oeuvre
: des travaux parfois intéressants dont il faut supporter
les parages d'une humanité médiocre. chez Albert Dupont
c'est le contraire; il semblerait qu'il ait mis tout son talent
à être un type bien, aimable, doux, chaleureux, et
qu'il ait oublié son oeuvre. La chair est indisponible, elle
est tout entière à la ville ; reste à exposer
le squelette : la ponctuation.
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