J'ai beaucoup dit dans cette chronique que
je venais ici dans l'espoir soit de donner un prolongement au colloque
sur l'institution, soit de le mettre en échec (ou plutôt
de me mettre en échec moi). C'est vrai que sans la
perspective de cette lecture pour L'Art chemin faisant, je
n'aurais sans doute pas précipité la réalisation
d'un projet de colloque que je montais paisiblement depuis deux
ans sans en sentir la moindre urgence. Et c'est vrai aussi que cette
lecture n'aurait jamais prit cette forme sans la réalisation,
deux semaines auparavant, de ce colloque.
Mais j'ai aussi évoqué le faisceau des causes qui
président à tout choix humain, à toute action.
Parmi celles-ci, la rencontre avec Nathalie Le Goff a été
décisive pour mon implication dans ce projet; son attachement
affectif à ce projet foutraque était pas loin de me
persuader qu'il y avait du sens là-dedans, que je faisais
peut-être fausse route dans ma modélisation sans appel
de l'institution artistique ; son enthousiasme qui pourtant n'a
jamais balayé les interrogations idéologiques ou artistiques
que je lui soumettais — qui, donc, ne l'aveuglait pas —
était aussi étonnant que l'intuition tenace qu'elle
ne mentait pas... D'une certaine manière, sa conversation
m'a ramené à un peu de raison en me rappelant qu'il
y avait, dans l'institution aussi — évidemment
— du sujet, et que je ne devais pas le perdre de vue si je
ne voulais pas être une des premières victimes de la
supercherie insitutitionnelle qui consiste à donner l'institution
pour informulable donc inhabitée.
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