L'art chemin faisant - 29 juin 2003 - Pont-Scorff

J'ai beaucoup dit dans cette chronique que je venais ici dans l'espoir soit de donner un prolongement au colloque sur l'institution, soit de le mettre en échec (ou plutôt de me mettre en échec moi). C'est vrai que sans la perspective de cette lecture pour L'Art chemin faisant, je n'aurais sans doute pas précipité la réalisation d'un projet de colloque que je montais paisiblement depuis deux ans sans en sentir la moindre urgence. Et c'est vrai aussi que cette lecture n'aurait jamais prit cette forme sans la réalisation, deux semaines auparavant, de ce colloque.
Mais j'ai aussi évoqué le faisceau des causes qui président à tout choix humain, à toute action. Parmi celles-ci, la rencontre avec Nathalie Le Goff a été décisive pour mon implication dans ce projet; son attachement affectif à ce projet foutraque était pas loin de me persuader qu'il y avait du sens là-dedans, que je faisais peut-être fausse route dans ma modélisation sans appel de l'institution artistique ; son enthousiasme qui pourtant n'a jamais balayé les interrogations idéologiques ou artistiques que je lui soumettais — qui, donc, ne l'aveuglait pas — était aussi étonnant que l'intuition tenace qu'elle ne mentait pas...  D'une certaine manière, sa conversation m'a ramené à un peu de raison en me rappelant qu'il y  avait, dans l'institution aussi — évidemment — du sujet, et que je ne devais pas le perdre de vue si je ne voulais pas être une des premières victimes de la supercherie insitutitionnelle qui consiste à donner l'institution pour informulable donc inhabitée.