peu documentée — voire pas
du tout si j’en crois mes seules informations — la collection
du musée (du moins celle que je vais évoquer) est négligée
ou franchement dénigrée par les guides, et rien ne présage
ici la moindre surprise heureuse : les premières salles visitées
sont navrantes, draînage de salons historiques péniblement
réaménagés récemment après le décapage
des années 1960 selon le goût bourgeois du XIXème
vers lequel tendent à nouveau nos dernières décennies
désertiques, c’est une décoction patrimoniale de fauteuils
et de bimbeloteries coûteuses et braillardement agencées,
de tables-vitrines et de tissus lourds, qui nous y attendent; sans l’insistance
inspirée de Catherine je n’aurais pas perdu une minute pour
ce détour-là, pour une reconstitution aussi imbécile
et artificielle qu’un documentaire américain.
Sans grande conviction, comme on se surprend à rouler dans la
bouche — jusqu’à la pâte — la petite
bouchée puis boulette tassée de pain en trop qui alourdit
votre satiété saisie et mâchée juste parce
qu’elle traînait sur la table, nous grimpons l’escalier
crémeux de l’Hôtel Particulier Vander Kelen-Mertens,
et débarquons à un étage dont je suis repu avant
même d’y avoir vu un fauteuil de plus.
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