lorsque je demande à l’une
des nombreuses gardiennes qui sillonnent depuis notre arrivée
ces salles vides de tout spectateur d’où proviennent ces
merveilles, je m’entend répondre: «De la réserve;
c’est le stock». De la réserve? Mentionnée
dans aucun catalogue, aucun guide. Elle ajoute que cette présentation
ne donne que le tiers de la réserve. Que ces pièces ne
quittent généralement pas la réserve. Qu’on
présente ici habituellement des expositions temporaires.
Je demande évidemment s’il existe un catalogue documentant
cete collection. Non. Rien. Pas une étude, semble-t-il, pas une
carte postale, pas un cahier. Je demande si je peux, dans ce cas, prendre
quelques photographies: c’est non. Je comprends assez mal ce qui
se passe ici; que mes propres intérêts me conduisent à
donner à cette collection plus de valeur qu’elle n’en
aurait pour d’autres, peut-être; mais tout de même,
Metsys et Van der Weyden, au moins, suffiraient à eux seuls à
retenir l’attention de quelques historiens.
Dieu sait ce que cachent les deux autres tiers de cette réserve.
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