L.L. de Mars:
La question c’est, euh, était relative à ces,
à ces problèmes de représentation, et de narration
aussi au fond, parce qu’elles sont en relation depuis, depuis toujours,
hein, telles que... Telles qu’elles ont cessé d’intéresser
les peintres... Presque tous depuis les années 20 — enfin,
on peut situer ça en peinture bien avant si on considère
«La mort de Sardanapale» par exemple —, enfin, avec
Cézanne puis les cubistes, on va pas refaire l’histoire de
cette chute des... des préoccupations perspectivistes, hein, mais
disons que le tombeau idéal ce serait le carré blanc de
Malevitch: «On va poser les questions désormais autrement!»,
comme si ce sur quoi on avait travaillé depuis des siècles
apparaissait enfin, comme si ce sur quoi nous travaillions disposait de
son propre mode de fonctionnement et pouvait désormais se dispenser
des relations aux objets, des conventions séculaires liées
à ces relations. Ce sera le tableau, la peinture, le temps pour
faire la peinture, le temps pour la regarder, le lieu très singulier
que représente la confrontation d’un spectateur à
une oeuvre d’art, l’espace où se fait la peinture,
etc. dans la bande dessinée, c’est un autre lieu, c’est
le moment de lecture... Notre problème au fond, il revient à
une question toute bête : doit-on considérer la bande dessinée
comme chose tierce, l’apparition de problématiques neuves
dans une chose neuve, ou bien dépendante, héritière
de vieilles questions en tant qu’elle serait une chose conséquente
de la narration et de l’image ? Est-elle autre ou hybride ?
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