Périscopages 2006 - Jochen Gerner etc.
entretien Sébastien Lumineau / L.L. de Mars
Le bus exposition aux jardins du Thabor
L.L. de Mars:  La question c’est, euh, était relative à ces, à ces problèmes de représentation, et de narration aussi au fond, parce qu’elles sont en relation depuis, depuis toujours, hein, telles que... Telles qu’elles ont cessé d’intéresser les peintres... Presque tous depuis les années 20 — enfin, on peut situer ça en peinture  bien avant si on considère «La mort de Sardanapale» par exemple —, enfin, avec Cézanne puis les cubistes, on va pas refaire l’histoire de cette chute des... des préoccupations perspectivistes, hein, mais disons que le tombeau idéal ce serait le carré blanc de Malevitch: «On va poser les questions désormais autrement!», comme si ce sur quoi on avait travaillé depuis des siècles apparaissait enfin, comme si ce sur quoi nous travaillions disposait de son propre mode de fonctionnement et pouvait désormais se dispenser des relations aux objets, des conventions séculaires liées à ces relations. Ce sera le tableau, la peinture, le temps pour faire la peinture, le temps pour la regarder, le lieu très singulier que représente la confrontation d’un spectateur à une oeuvre d’art, l’espace où se fait la peinture, etc. dans la bande dessinée, c’est un autre lieu, c’est le moment de lecture... Notre problème au fond, il revient à une question toute bête : doit-on considérer la bande dessinée comme chose tierce, l’apparition de problématiques neuves dans une chose neuve, ou bien dépendante, héritière de vieilles questions en tant qu’elle serait une chose conséquente de la narration et de l’image ? Est-elle autre ou hybride ?