S. Lumineau:
Prrr... J’en sais absolument rien... Ce que je vois, simplement,
c’est qu’en fait il y a une... Une tradition... Qui est...
Qui est là, quoi... Enfin, la B.D. classique, elle existe... Par
une raison économique, essentiellement, à mon avis... Voilà,
elle... Majoritairement, c’est une production commerciale. Ne serait-ce
que... Par heu, par ce qui est demandé à l’auteur,
par les contrats qui sont proposés, par la forme... Du 48 pages,
notamment, de la standardisation... Et de la répartition des rôles
: le scénariste, le dessinateur, et après le coloriste.
Bon. C’est un métier, quoi. Tu vois ? Du coup, toute cette
bande dessinée-là, j’avoue que j’ai... Enfin...
Elle est problématique, dans le sens où elle, enfin, où
elle balaie tout sur son passage, quoi, c’est-à-dire que
y a des réactions encore assez violentes... De ces gens-là
vis-à-vis d’une bande dessinée qui, qui se développerait
en parallèle, un peu plus artistique, ou franchement plus (rires)
L.L. de Mars:
C’est un peu comme si la littérature de gare... Incarnait
pour tout le monde la littérature ?
S. Lumineau:
Voilà ; et donc... Ce qui est, ce qui est chiant, c’est de...
De devoir jouer avec eux, d’être dans un même ensemble.
L.L. de Mars: Dans
les mêmes festivals ? Dans le même rayon ? Dans la même
critique?
S. Lumineau:
Dans les mêmes rayons, et dans la même identité
: bande dessinée.
C’est-à-dire que quelqu’un qui te demande « qu’est-ce
que tu fais dans la vie ? » Et que tu réponds « de
la bande dessinée », il va s’imaginer, forcément,
un cartonné couleur, déjà... Voilà... Soit
d’héroïc fantaisy... «Qu’est-ce que tu fais
? C’est de l’humour ? C’est... », enfin tout ça
est à redéfinir après.
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